Lors de l’entretien Universwiftnet @ Home du mois de décembre 2020, Alexandre Garabedian, Directeur des rédactions chez l’AGEFI accueillait Alain Raes, Responsable du développement de l’activité de la coopérative SWIFT, afin de s’intéresser aux nouvelles tendances du secteur des paiements. Trustpair vous propose de revenir sur ces échanges à travers un compte-rendu.
Qu’est-ce que la coopérative SWIFT ?
Lancé il y a près de 45 ans, la coopérative SWIFT est un réseau de données liées à des institutions financières. Le réseau fourni à sa communauté une plate-forme pour la messagerie, des standards pour communiquer et propose des produits et des services pour faciliter l’accès et l’intégration ; l’identification, l’analyse et la conformité en matière de lutte contre la criminalité financière. Visant à connecter les institutions financières du monde entier, le réseau s’est vu beaucoup évolué depuis sa création, en passant notamment de 300 institutions financière à 11.000, comprenant les banques, les corporates, les gestionnaires de fonds ou encore les systèmes de place. Aujourd’hui, SWIFT comptabilise près de 9 milliards de messages échangés sur le réseau.
Quelles tendances du secteur des paiements et des services financiers observez-vous ?
Globalement, deux tendances sont à relever :
- l’évolution technologique ;
- l’apparition de nouveaux acteurs et de plus de compétition sur le marché.
Les solutions technologiques évoluent à vitesse grand V. En effet, l’industrie se renouvelle et l’expérience client qu’offrent ces nouveaux services numériques ne cessent de s’améliorer. Si ce phénomène a commencé avant la crise économique de 2008, il s’est bien accéléré depuis. Du côté des banques, leur but est d’être compliantes aux règles de régulation. Cette évolution se joint à l’apparition de plusieurs services financiers, avec de nouveaux services spécifiques à l’expérience client.
On observe aussi une transition du côté des transactions financières, qui sont en constante évolution (comme le démontre l’essor du e-commerce). C’est l’opportunité pour les entreprises d’étendre leurs services.
Mais finalement, si le numérique apporte des avantages, on observe aussi l’arrivée de menaces. La face noire de l’évolution technologique concerne l’apparition et la recrudescence la cyber criminalité. L’objectif est désormais de savoir s’en protéger.
La crise sanitaire a-t-elle eu un effet sur ces tendances ?
Le phénomène d’hyper connectivité, à savoir se connecter au jour le jour sur des services digitaux, faisait déjà parti du paysage corporate. La crise sanitaire n’a fait que renforcer cette tendance.
De manière plus globale, l’évolution technologique a été accélérée par la crise COVID. Elle a eu pour effet de renforcer la demande de sécurité et la résilience.
Il y a eu de nombreuses initiatives dans le secteur du paiement. Que voyez-vous comme innovation majeure pour le secteur ?
L’objectif principal est de définir comment les banques peuvent améliorer l’expérience qu’elles apportent à leur client. Concernant les innovations à mettre en place, deux éléments majeurs sont à prendre en compte :
- la transparence, afin de mieux gérer la liquidité et la traçabilité des paiements ;
- la rapidité au niveau des flux et transfères de fonds.
Qu’est-ce que ces tendances impliquent pour SWIFT ?
Le réseau SWIFT a connu beaucoup de développement depuis presque 50 ans, et a suivi l’évolution du digital depuis l’initiative européenne SEPA. Dès lors, 80% des virements SEPA sont supportés par SWIFT, et l’espace de commerce peut être suivi par une technologie de paiement.
« Nous avons développé des systèmes de paiements instantanés (en Australie par exemple), ainsi que d’autres systèmes de paiements internationaux, avec le GPI pour que les paiements internationaux soient aussi efficaces que les paiements nationaux. Notre vision consiste à ce que l’ensemble des transactions deviennent instantanées et sans frictions (change, privation sur les numéros des comptes). »
Avec toutes ces évolutions technologiques, qu’en est-il de la cybercriminalité ?
Suite à l’hyper connectivité et la rapidité d’Internet, de nombreux risques cyber ont émergés. Les défenses ne doivent pas être limitées à un système, mais doivent être déployées de bout en bout de la chaîne de paiement.
Vis-à-vis de cette problématique, SWIFT introduit un programme CSP en 3 fondations :
- le respect des règles de décence de la part des membres du réseau ;
- le partage des données, même lorsqu’elles font référence à des attaques réussies ;
- le développement de services et produits qui visent à prévenir des fraudes.
Quel est le rôle des FinTech dans la cybersécurité, le GPI et les paiements ?
Le phénomène des nouvelles technologies a fait émergé des nouvelles sociétés qui visent à améliorer des processus spécifiques, de part leurs offres et services clients.
SWIFT peut chercher à faire des partenariats, ou éventuellement procéder à des rachats, mais le but est avant tout la collaboration et l’intelligence collective.
« SWIF a l’objectif et la mission de servir les actionnaires et les banques afin d’être plus efficace, moins coûteux et d’améliorer leur expérience client. En travaillant ensemble, nous pourrons continuer d’améliorer les services de la banque. L’important est le focus que l’on peut avoir dans l’expérience client, avec des technologies robustes pour assurer un service 24/7. »
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